ITAMAR BOROCHOV : ARBA

"On croit d’abord que c’est Ibrahim Maalouf qui joue."

Normal : l’Israélien Itamar Borochov emploie une trompette à quarts de ton et à quatre pistons et leurs sonorités sont proches. Mais Borochov se dégage rapidement de cette comparaison. Ses musiques sont différentes, son phrasé aussi, et il chante sur beaucoup de morceaux. C’est du jazz, métissé avec des traditions juives et arabes, de la chanson aussi.

« Une chanson n’a pas de genre », dit-il. « Elle peut être perçue de différentes façons, comme un événement holographique multidimensionnel. Ça peut fonctionner comme un chant traditionnel du Moyen Orient, comme un air de jazz, comme un morceau d’un singer-songwriter. J’essaie d’écrire des musiques qu’on peut voir sous différents angles, avec la chanson au centre. »

On ne résiste pas au côté chaloupé des mélodies du trompettiste, ni aux moments de tendresse poétiques ou à l’intensité de certains passages, comme sur le doublement de tempo sur « Bayat Blues », Itamar Borochov plongeant spontanément dans les racines du jazz années 50, pour enchaîner avec « Who Shall Grant Me flight » dans une intimité profonde.

Un album varié dont les sources vont de la tradition orientale au meilleur de la période cool du jazz. Hautement recommandable.

Line-up :

Itamar Borochov (trompette)
Rob Clearfield (piano)
Luca Fattorini (contrebasse)
Amir Bar Akiva (batterie)